ALGER
Alger (الجزائر ) surnommée ‘el Bahdja’ (‘ la joyeuse ‘), ‘ el mahroussa ‘ (‘ la bien-gardée ‘) tant par les Algériens que par les Français, est la capitale et la ville la plus grande d’Algerie. Alger est située sur la côte méditerranéenne et c’est le principal port du nord-ouest d’Afrique.
Connue comme ‘Argel la Blanche’ par le blanc éclatant de ses bâtiments, elle fut autrefois considerée comme l’une des villes arabes les plus romantiques. Elle est maintenant une ville moderne, dont les bâtiments et les rues du style colonial français ont commencé à être construites au XIXe siècle, au coeur de la ville. La Casbah, avec son dédale de rues, correspond à la vieille ville et a été déclaré patrimoine mondial par l'Unesco en 1992.
Alger est la première agglomération du Maghreb, avec 4,4 millions d'habitants .
HISTOIRE :
Selon la légende, Alger fut fondée par le héros mythologique Hercules. Selon les vestiges archéologiques trouvés dans la ville en 1940, on peut estimer que la fondation fut avant le quatrième siècle.
À l'origine, c'était un port phénicien appelé Ikosim qui appartenait à l'ancien royaume berbère de la Maurétanie et la Numidie. Son nom fut latinisé en Icosium lorsqu’ elle fut intégrée dans la zone d'influence de l'Empire romain, à la suite d'une alliance entre le roi berbère Massinissa et le général romain Scipion l'Africain, pendant les guerres puniques en 146 avant JC.
À la mort du roi Ptolémée de Mauritanie en 40 a. C., la région d'Alger fut annexée à l'Empire romain et inclus dans la province romaine de Mauritanie Cesariense.
Dans le cinquième siècle, les Vandales lui conquirent et régnèrent là-bas pendant un siècle jusqu'à sa défaite par l'armée byzantine en 533. À ce moment là, elle fut intégrée dans l'Empire byzantin.
Trois cent ans après c’est quand les arabes conquirent l’Afrique du Nord et introduisirent l’Islam. La région d'Alger était habitée, en ce temps-là, par Maghrawas, une tribu berbère Zenata. À la fin d'une longue guerre, le chef berbère Sanhaja ben Ziri Manader les vainquît et les expulsa au nom des Fatimides au début du siècle X. Lui-même, il autorisa son fils, Yusuf ben Ziri Bologhine, à établir ou à reconstruire et à agrandir trois villes: Médéa, Miliana et Djazaïr Beni Mezghanna, ‘les îles des enfants de Mezghannas’ ( l’Alger d’aujourd’hui ).
L'historien et géographe Abu Abdullah al-Bakri décrivit, en 1068, la ville comme une ville importante et monumentale qui avait été la "capitale d'un vaste empire."
Depuis le Xème siècle elle devint un port important à travers lequel passait une grande partie du commerce méditerranéen, mais n'acquit pas une réelle importance jusqu'au XVème siècle, avec l'arrivée de nombreux mauresques de Grenade, expulsés par les Rois Catholiques en Espagne. Les Espagnols occupèrent et fortifièrent en 1510 la roche en face du port, mais ils furent expulsés en 1530 par Barberousse, qui, avec la protection de l'Empire ottoman, convertit la ville en une base pour la piraterie qui harcelait autant de navires marchands que militaires espagnols et anglaises. Une expédition contre la ville par l'empereur Charles V a échoué en 1541.
Le 14 Juin 1830, la ville fut conquise par les Français, qui francisèrent son nom comme Alger. Au départ d'une occupation temporaire, la colonie algérienne dura plus de 132 ans jusqu'à l'indépendance en 1962.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale et après le débarquement allié en Afrique du Nord en 1943, Alger eut un rôle majeur pour être le siège du général Charles de Gaulle jusqu’à la fin de la guerre. Plus tard, le socialisme révolutionnaire eut un fort impact en Algérie. Au cours de la lutte pour l'indépendance contre la France (1954-1962), Alger fut le théâtre d'un combat majeur. En 1962, on la proclama capitale de l'Algérie indépendante.
Pendant la guerre d'indépendance, le commandant Azzedine, membre de la FLN ( Front de Libération National, جبهة التحرير الوطني ), fut nommé en tant que chef de la Zone Autonome d'Alger par le Gouvernement provisoire de la République de l'Algérie (GPRA). Dans cette guerre on vit des nombreuses attentats et combats entre les factions pro-indépendance ( les guérilleros fedayín (فدائيين )) et ceux qui étaient des partisans de la maintien en France, certains membres de l’extreme droite française ( OAS ).
PRINCIPAUX QUARTIERS D’ALGER:
La Casbah (de al Qasbah, ‘la Citadelle ‘), c’est le premier arrondissement d'Alger .Elle fut fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C'est une petite ville qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la ville Haute et la ville Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées du XIVème siècle.
Les bâtiments principaux que l’on trouve dans cette ville sont des mosquées : la mosquée Ketchaoua, qui a deux minarets, la mosquée Djedid caractérisée par le grand dôme qui dépasse de sa structure, la mosquée Kebir, entre autres. Quelque chose qui caractérise la Casbah sont les rues qui semblent labyrinthes et les maisons pittoresques.
Bab El-Oued : quartier populaire qui s’étend de la Casbah au-delà de ‘la porte de la rivière’. C'était au départ le quartier du petit peuple européen avant 1962. Célèbre par sa place ‘les trois horloges’ et par son ancien ‘marché Triolet’, noyé après les fameuses inondations de 2001, mais aussi pour ses nombreux artistes de tous genres. Bab El-Oued était aussi un des fiefs du FIS. C'est aussi un quartier d'ateliers et de manufactures.
El-Harrach, d'après le nom de l'oued (la rivière) qui traverse ce quartier.
L'embouchure de cette rivière joua un rôle très
important dans la prise d'Alger et du Penon, ce rocher en face d'Alger occupé
par les Espagnols. En effet, au début du XIVème siècle, à l'appel de l'un
des dignitaires autochtones algérois qui voyait la perte progressive de
l'autorité de la ville devant l'occupation du Penon par les Espagnols, l'un des
frères Barberousse y cacha sa flotte avant de prendre Alger par surprise par le
côté sud-est.
Ce quartier d'Alger fut nommé Maison-Carrée par les Français, qui en firent la zone industrielle de la ville. Ainsi, pendant la colonisation, aussi bien El-Harrach que Hussein-Dey furent des villes-satellites d'Alger où Algériens autochtones et Français ne cohabitaient guère, du fait d'une nette ségrégation résidentielle. Cette ville fut un quartier résidentiel pour une couche aisée de Français, mais un véritable ghetto pour les Algériens, surtout ceux poussés par l'exode rural.
MONUMENTS ET SITES:
Jamaa al-Jdid ( الجامع الجديد ): Cette mosquée, l’un des édifices les plus importants de la période
ottomane, est encore aujourd’hui le grand temple hanafite. Certaines de ses
formes évoquent l’art byzantin. Elle aurait été conçu par le maître d’œuvre
musulman al-Hâjj Habîb qui se conforma aux modèles ottomans. Elle fut
construite en pierre, marbre, brique et plâtre. Le décor intérieur est fait de
céramique et de bois. Son plan est basilical, ses trois nefs perpendiculaires
au mur de la qibla sont coupées par cinq travées.
La nef centrale et l’avant dernière travée sont
surélevées formant au niveau du toit une croix latine, dont le croisement des
bras est surplombé d’une coupole, tandis que les nefs latérales sont couvertes
de coupolettes et de terrasses plates surmontant des arcs de cloître, allégés à
leur base de défoncements en arc brisé.
La nef centrale est couverte en berceau, ses arcs doubleaux retombent sur des piliers cruciformesLa coupole est circonscrite aux quatre angles par les coupolettes ovoïdes des nefs latérales, qui reposent sur un tambour octogonale et quatre pendentifs.
Mémorial du martyr ( مقام الشهيد ) : C’est un
monument aux morts surplombant la ville d'Alger, érigé en 1982 à l'occasion du
20ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962), en mémoire
des morts de la guerre d'indépendance. Formé de trois palmes stylisées qui se
rejoignent à mi-hauteur, ce monument en béton construit par la société
canadienne Lavalin, s'élance jusqu'à une hauteur de 92 mètres.
Les trois palmes supportent, à 47 mètres du sol, une tourelle de style islamique d'un diamètre de 10 mètres et d'une hauteur de 25 mètres, surmontée d'un dôme de 6 mètres. L'ensemble repose sur une esplanade où brûle une ‘flamme éternelle’ et recouvre une crypte, un amphithéâtre et un musée (le musée du Moudjahid) souterrains.
Grande
Mosquée d'Alger (الجامع الكبير ) : Elle fut construite par l'Almoravide Youssef Ibn Tachfin en 1097. La
salle de prière, sans coupole centrale, est hypostyle; les piliers sont reliés
par de grands arcs. Le mihrab est décoré de colonnes et de céramique.
Le minaret est surmonté d’une hampe que traversent
trois boules de cuivre de grosseur décroissante. La galerie extérieure n’est
pas d’origine car elle a été ajoutée en 1836. Ses colonnes de marbre à
chapiteaux décorés de motifs floraux proviennent de la mosquée Es Sayida qui s’élevait
à la Place des
Martyrs et que l’on jeta à bas en 1830.
Plus récemment on a recouvert les tuiles rouges de son toit de rouleaux d’étanchéité. Elle est construite en pierre, brique, tuile, bois sur une charpente de bois. Le décor intérieur est fait de céramique et de bois.
Basilique
Notre-Dame d'Afrique: Elle fut achevée en 1872, après quatorze ans de
travaux. L'architecte Jean Eugène Fromageau la construisit sur un plan
byzantin, la surmontant d'une coupole.
Son plan offre la particularité d'être orientée
avec le chœur au sud-ouest (au lieu de l'est habituellement).
Construite sur un promontoire dominant la mer de 124 m, au nord d'Alger, elle
est accessible par un téléphérique depuis Bologhine
La basilique est considérée comme le miroir et le pendant, de l'autre côté de la Méditerranée, de
Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.
Son importance symbolique et religieuse se trouve
résumée dans cette maxime inscrite en français, en arabe et en kabyle sur le
mur de l'abside derrière l'autel : « Notre Dame d'Afrique priez pour
nous et pour les Musulmans. »
Villa Abd-el-Tif: C’est un
petit palais algérois du fahs algéroise qui a hébergé de 1907 à 1962 des
artistes peintres venus de métropole. Construite par un dignitaire du pouvoir
deylical au XVIIIème siècle, elle fut par la suite
propriété de Sid Mahmoud Abd-el-Tif qui l'acheta en 1795 pour deux mille dinars
d'or. Après 1830, ce Djenen (demeure de style hispano-mauresque) revint
à l'administration coloniale française. Cette villa qui n'avait pas de direction
était gérée directement par les résidents.
Les Abd-el-Tif sont au nombre de quatre-vingt-sept dont soixante-sept peintres et graveurs, dix-sept sculpteurs et un architecte.Cette institution a beaucoup contribué au rayonnement artistique de l'Algérie. Abandonnée après l'indépendance du pays, la villa, classée monument historique en 1967, a été restaurée.
Palais des Raïs (قصر الرياس ) : Il représente, par ailleurs, l’un des derniers témoins qui attestent physiquement du prolongement de la Médina d’Alger (Casbah) jusqu’à la mer à l’époque ottomane.
Jardin d'Essai du Hamma : Situé dans le quartier de Hamma à Alger, c’est un
jardin luxuriant, véritable joyau écologique, qui s'étend en amphithéâtre, au
pied du Musée National des Beaux-Arts d'Alger, de la rue Mohamed Belouizdad à
la rue Hassiba Ben Bouali sur une superficie de 32 hectares.
Il est considéré comme
l'un des jardins d'essai et d'acclimatation les plus importants au monde.
Le Jardin d'Essai n'est pas seulement un centre de production botanique ou horticole mais aussi un centre d'enseignement et un lieu de promenade fort apprécié des Algérois. On y dénombre plus de 3 000 espèces végétales.
LE ROI DU RAP ALGERIEN:
Lotfi Double Kanon naquit le 6 juillet 1974 à Annaba. Il est issu d'un père ouvrier est d'une mère au foyer. Il grandit dans une famille modeste composée d'un frère et de deux sœurs, tous diplômés universitaires. Lotfi fond le groupe Double Kanon dans les années 90.
Lors d'une prestation live de Lotfi sur la scène du théâtre de la verdure à Annaba l'été 1997, il a fait connaissance avec l'intolérance des pouvoirs publics qui ont interrompu le spectacle mettant en cause les textes trop expressifs selon leurs propos. Cet acte a enflammé la foule qui se heurta aux forces de l'ordre et qui valut à Lotfi l'étiquette de chanteur "Rebel".
Avec son ami Waheb, lotfi forma officiellement le groupe ‘Double Kanon’ en entrant en studio pour enregistrer le premier album ‘Kamikaz’ ; ouvrant ainsi la porte du long chemin que devra parcourir le groupe...
Malgré cela, le groupe a beaucoup d'ennemis...